Le Concorde flyer, c’est un livre de souvenirs de boomer mégalo ?
J’espère bien que non, c’est un livre d’avocat, passionné par son métier et désireux de transmettre son expérience
Pour être avocat d’affaires, faut-il être un homme d’argent?
L’argent pour l’argent, cela n’a aucun intérêt. Il faut bien sûr du capital pour financer des projets économiques. Je suis un avocat d’entreprise et, plus précisément encore, un avocat de projets. Pas seulement de projets de business, mais aussi de projets de développement.
Vous n’avez pas été qu’avocat. Alors, plutôt professeur, plutôt chef d’entreprise, plutôt avocat ou plutôt pilote de rallyes?
Avant tout avocat et entrepreneur. Un bon avocat ne travaille pas tout seul, avec un bloc de papier et un stylo. Il faut des équipes et des moyens considérables pour assurer un bon service, surtout à l’international. Il faut des qualités d’organisateur, d’animateur d’équipe et de la créativité. J’aime beaucoup transmettre ce que j’ai appris dans la pratique via l’enseignement. La course automobile, c’est mon hobby. C’est important d’avoir un hobby pour décompresser lorsque l’on a un métier stressant comme le notre…
Votre plus beau souvenir, en tant que patron de cabinet?
Je pense que ce fut le jour où nous avons pu associer un jeune Mauricien qui avait réussi a se faire embaucher comme stagiaire quelques années auparavant sans nous informer du fait qu’il n’avait pas de papiers. Il était parvenu fort heureusement a régulariser sa situation et il se révéla incontestablement comme le plus intelligent de l’équipe. De mémoire, je crois qu’il fut le premier associé de couleur de Freshfields
Votre fierté en tant que patron de cabinet?
Ce fut d’avoir fait en sorte, avec mes associés, que Freshfields fut placé en tête de liste, dans un sondage effectué au sein de l’école du barreau, parmi les cabinets dans lesquels les élèves avocats souhaitaient pouvoir effectuer leur stage
L’ avocat que vous avez le plus admiré, au cours de votre carrière?
Sans conteste, Micheal Mac Cabbe, mon premier patron chez Freshfields. L’homme le plus courageux et le plus volontaire auprès duquel j’ai eu la chance de travailler.
Le dossier qui vous a le plus marqué ?
Le tunnel sous la manche. Jamais je n’ ai autant travaillé. Jamais je n’ai connu autant de stress. Un formidable travail d’équipe pour un projet qui a marqué l’histoire.
Le dossier le plus exotique ?
Oh, il y en a eu de nombreux! Peut-être le financement du premier avion d’Air Djibouti, négocié en partie sur un boutre quelque part dans la mer rouge, sur les traces d’Henry de Montfreid. Le closing sur la plage de Bora Bora a l’occasion de l’achat d’une mine de phosphates dans un atoll du Pacifique, par des clients australiens fut pas mal aussi. Sans parler de l’audience au parlement bulgare, ou je dus tenter de convaincre des députés écologistes de ratifier une convention internationale sur le risque nucléaire…
Un conseil pour les futurs confrères avocats internationaux?
La passion et le goût de l’innovation. C’est un métier qui exige que l’on soit curieux et que l’on se remette sans cesse en question. Il faut être aussi un peu caméléon. S’adapter à la langue, aux mœurs et à la culture de nos interlocuteurs.